On les utilise tous les jours – ou presque, et pourtant, nous n’y faisons même plus attention !
Oui, vous l’aurez deviné au titre de l’article, nous parlons bien des polices de caractère 🤗
Ignorées du commun des mortels (sauf des graphistes) elles sont pourtant d’une importance cruciale dès lors que l’on travaille sur une identité visuelle.
En effet, et au-delà de l’esthétique, le choix d’une police particulière va aussi véhiculer et renforcer l’image de marque que vous souhaitez développer pour votre entreprise.
Mais quelles sont les grandes familles de polices ? D’où viennent-elles, et quelle image véhiculent-elles ?
C’est parti pour un petit tour d’horizon de ce monde aussi fabuleux qu’insoupçonné 😋
Quelles sont les 5 grandes familles de polices de caractère ?
Avant d’aller plus loin, petite définition, ça ne fait jamais de mal 🤓
Une police de caractère désigne un ensemble de caractéristiques graphiques partagées par plusieurs caractères (dont les lettres) : espacement, différences de hauteur entre minuscules et majuscules, empattements…
À ne pas confondre avec une fonte, qui est une variation d’une police. Non, rien à voir avec la musculation…
D’ailleurs, on a fait un abus de langage – ce dont on va parler maintenant, c’est plutôt des 5 grands styles de familles en typographie, et chaque police appartient à l’une d’elle.
En résumé, si on devait classer ces trois notions par ordre décroissant :
- Typographie (style de caractère) ;
- Police (une famille appartenant à une typographie) ;
- Fonte (une déclinaison d’une police).
Serif : les polices à empattements
C’est l’une des plus anciennes familles de polices, puisque l’on retrouve les premières traces de Serif à la fin du 15ème siècle. Oui, ça date un peu.
Comme leur nom l’indique, ces polices utilisent des empattements, c’est-à-dire des extensions qui prolongent les caractères, et qui tenaient donc lieu d’éléments décoratifs autrefois.
En résumé, elles reflètent une tendance plutôt classique et sophistiquée – idéal pour les marques qui cherchent à s’inscrire dans une certaine tradition, dans une certaine élégance.
Vous connaissez certainement Times New Roman : eh bien, c’est une police Serif.
Sans Serif : les polices… sans empattements
Sans surprise, les polices Sans Serif, autrement dit sans empattement, n’utilisent aucun ornement dans leurs différents caractères. Elles sont apparues aux alentours du 19ème siècle et ont connu leur heure de gloire dans les années 1920.
Du fait de leurs lignes droites, nettes et bien découpées, les polices Sans Serif misent sur la simplicité et la lisibilité du texte. Par conséquent, elles s’inscrivent surtout dans une tendance moderne, voire avant-gardiste, avec leur design clair et efficace.
Helvetica, que vous connaissez aussi sans doute, est un exemple de police Sans Serif :
Scriptes : les polices cursives
Tout est dans leur nom ! Les polices scriptes, ce sont des polices qui ressemblent à une écriture cursive, donc tracées à la main.
Très populaires au cours du 20ème siècle (souvenez-vous de certaines publicités des années 50), elles ont aujourd’hui perdu en popularité au profit de polices plus lisibles.
Les polices cursives se caractérisent donc par de nombreux ornements, des boucles et des caractères tout en rondeur, et sont donc généralement synonymes d’élégance et de créativité, voire de féminité, si l’on raisonne encore à l’ancienne…
Exemple ci-dessous, avec la police Handwritten :
Les polices décoratives
Ici, on sacrifie la clarté et la lisibilité au profit de caractères uniques, amusants et accrocheurs.
On ne les utilise donc pas pour taper du texte avec (sauf si vous aimez les défis…), mais plutôt pour mettre en valeur un nom de marque, par exemple.
Puisque ces polices sont uniques en leur genre, elles permettent de véhiculer les émotions que vous souhaitez en jouant avec les styles et les formes.
Exemple avec Banco, créée pour la fonderie Olive (une fonderie typographique) :
Les polices monospaces
Les polices monospaces ressemblent aux caractères employés par les machines à écrire ; chaque lettre occupe donc le même espace horizontal que les autres.
Elles ont été largement employées à l’époque des premiers ordinateurs, puisque leurs capacités graphiques étaient limitées, et sont toujours utilisées aujourd’hui en informatique pour écrire du code, du fait de leur visibilité et de leur clarté, malgré les empattements qui rappellent la Serif.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, certaines des polices monospaces sont plutôt arrondies ou angulaires, et permettent donc de refléter une image forte, de fiabilité et d’assurance. Le logo de Sony, par exemple, est une monospace !
Petite illustration avec la police Courier :
